L’expédition Clipperton de Jean-Louis Etienne s’est déroulée à partir de décembre 2004, pour une durée d’un an. Cette mission, placée sous le haut patronage du Président de la République, avait pour objectif principal de réaliser un inventaire de cet îlot français désert, situé dans l’océan Pacifique, à quelques milliers de kilomètres des côtes mexicaines.

Dans la lignée des expéditions naturalistes, l’expédition Clipperton compte un groupe de 25 scientifiques, mené par l’explorateur Jean-Louis Etienne, partent en expédition sur l’île inhabitée de Clipperton pendant 4 mois pour y étudier sa faune et sa flore.

J’ai observé de nombreuses conséquences causées par les activités humaines. La présence de matières plastiques est considérable : il y a autour de l’île une véritable couronne de déchets flottants, comme des filets de pêche, des casiers, et même des téléviseurs.
Jean-Louis Etienne, 2006. Interview sur Linternaute.com

L’île de Clipperton compte une densité incroyable d’espèces vivantes. L’île compte la plus forte population de fous masqués au monde, et les crabes se comptent par millions. Les animaux ont conquis tout l’espace. Pourtant, Jean-Louis Etienne observait déjà en 2005 de nombreuses conséquences causées par les activités humaines. La présence de matières plastiques y était considérable avec de véritable couronne de déchets flottants, comme des filets de pêche, des casiers, et même des téléviseurs. Par rapport à la taille de l’île, d’une surface de 7 km², la quantité de ces déchets était, selon lui, spectaculaire. La pêche a également des conséquences désastreuses. Les bateaux, très bien équipés, sont munis de balises dérivantes, qui repèrent très efficacement les bancs de poissons.

L’efficacité de cette armada de matériel a des incidences directes sur les espèces vivantes. La mortalité des oisillons est très élevée, et on remarque une sous nutrition conséquente de ces derniers. Ceci est une preuve évidente d’un déséquilibre dont la seule origine est l’intervention de l’homme. Les rats, qui proviennent d’échouement de bateaux, se reproduisent très rapidement et non pas de prédateurs. Consommateurs de crabes, ils représentent un grand danger pour l’écosystème de l’île.

L’expédition Clipperton, taille — Clipperton, aire marine protégée française
http://carto.amp.afbiodiversite.fr/1/france.map

Ce n’est qu’en 2016, soit 10 ans plus tard que l’Assemblée Nationale française a adopté un statut de Clipperton avec un arrêté portant la création d’une aire marine protégée dans les 12 milles nautiques autour de l’île. La France avait profité de la COP22 à Marrakech pour annoncer la création de la 4^e plus grande réserve marine au monde au large des Terres australes et antarctiques françaises. Elle a également ajouté à sa liste la création d’une aire marine protégée au large de Clipperton.

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