Les sites industriels ne sont donc pas éternels. Depuis les années 1970, on estime que la France est le pays d’Europe qui s’est le plus désindustrialisé. Des milliers d’usines et 2,5 millions d’emplois industriels ont disparu, et avec eux, des savoir-faire. Le tourisme devient ainsi un moyen de continuer à faire vivre les sites post-industriels et de soutenir les entreprises en activité. 

La pandémie covid-19 et les restrictions sanitaires ont accentué la tendance d’un tourisme de proximité, plus slow, plus durable. Le tourisme industriel, en mettant en lumière nos savoir-faire, s’ancre totalement dans cette démarche. 

“A ses débuts, le tourisme industriel attirait principalement les séniors, les scolaires, entreprises et quelques passionnés” nous explique Emilyne. Depuis la pandémie, l’engouement s’est popularisé.

L’impact des crises économiques est encore présent dans les anciennes régions industrielles qui doivent se reconvertir. Et ce sont les fonctions touristiques et culturelles qui ont grandement été choisies pour donner une deuxième vie à ces espaces. 

Par exemple, depuis le classement du bassin minier du Nord-Pas-de-Calais

à l’UNESCO en 2012, la région regagne notre intérêt. 

Cette mise en tourisme est bien durable puisqu’elle permet de conserver notre patrimoine, de générer de l’activité économique, de créer de l’emploi et de protéger cet environnement façonné par 3 siècles d’exploitation minière.

Les technopôles, particulièrement dynamiques, regroupent des activités en lien avec les hautes technologies. C’est le cas de Nice, Nantes ou Toulouse. A Toulouse par exemple, la visite des sites d’Airbus est un incontournable.

D’autres régions industrielles, plus anciennes et diversifiées, sont toujours dynamiques. C’est le cas des régions lyonnaises et parisiennes par exemple. Vous pourrez découvrir le port de Gennevilliers, premier port fluvial de France, l’ancienne usine des Eaux Caluire et Cuire de Lyon, un atelier de soierie, etc.

La France, c’est aussi de grandes régions agricoles comme la Bretagne et la Normandie, où l’agritourisme, la découverte des savoir-faire agricoles, attire de plus en plus de curieux.

C’est aussi des ports industriels importants qu’il est possible de visiter : Gennevilliers, Saint-Nazaire, Le Havre, Dunkerque, etc. 

Et des artisans qui incarnent un luxe et un art de vivre “à la française”. Des métiers et des techniques parfois oubliés, que le tourisme industriel nous invite à découvrir.  

Cette liste montre que les usines se trouvent souvent en dehors des principales zones touristiques et des centres-villes. Leur mise en tourisme permet de créer un objet digne d’intérêt pour les habitants comme pour les touristes (particuliers, entreprises, scolaires). La patrimoine ainsi mis en valeur souligne la singularité, la typicité de ces territoires souvent oubliés de nos routes touristiques et désormais “dignes” d’être explorés. 

En allant plus loin, nous pouvons même dire que renforcer le développement du tourisme industriel permet de répartir les flux touristiques et donc de ralentir le tourisme de masse…   

Les learning expeditions ou “voyages de découverte”, permettent à des professionnels de découvrir d’autres méthodes de travail, de voir ce qui se fait de meilleur ailleurs, pour s’en inspirer. Par exemple, Emilyne a approché le port de Gennevilliers pour leur proposer la visite du port de Strasbourg et de ses installations, qui bien qu’étant de moindre de taille, propose des solutions plus avancées sur la partie tanker électrique.

Le côté immersif de ces voyages peut aussi faire naître des vocations (transmettre pour ne pas perdre…) et permet de générer de l’intelligence collective entre les collaborateurs : s’inspirer pour réfléchir à l’amélioration de son business model.

Si le tourisme industriel est enrichissant pour le visiteur, il l’est aussi pour les entreprises !

Déjà parce que c’est une source de revenus supplémentaire… mais aussi car c’est un bel outil marketing pour accroître sa notoriété et soigner sa marque employeur.

Ouvrir son entreprise au public valorise la transparence et donc son image.

A l’ère de la RSE où les salariés sont de plus en plus sensibles aux engagements des entreprises lorsqu’il s’agit de chercher un emploi, une marque employeur attractive est un atout majeur.

Aussi, transmettre des savoir-faire peut faire naître des vocations… essentielles à la pérennité des entreprises ! 

• Mémoriale : les sites et savoir-faire industriels sont des témoins du passé, de la vie des hommes et des femmes de nos régions, de l’évolution des techniques, des conditions de travail, des architectures, etc. 
• Pédagogique : le tourisme industriel est un créateur de vocation et promet des visites interactives, ludiques, immersives, originales, au-delà de la classique visite de musée. 

• Économique : le tourisme industriel permet à des entreprises en difficulté de survivre, à des régions oubliées d’être ré-enchanter, aux entreprises de s’inspirer, de co-apprendre. 
• Environnementale : le port d’Oslo est pionnier des moteurs électriques ? Les architectes scandinaves sont les spécialistes des éco-constructions ? Les learning expeditions permettent de découvrir ces modèles de production plus durables pour accélérer la transition écologique.