En quoi nos conditions de travail ont-elles un impact sur l’environnement ?

Quel rôle les entreprises jouent-elles dans la promotion des mobilités décarbonées ? 

Depuis la pandémie, le télétravail – partiel ou complet – s’est imposé dans de nombreuses entreprises. Pourquoi ne pas franchir une autre étape en encourageant son équipe à télétravailler dans le train ?

Cet article s’appuiera sur notre expérience personnelle chez Flockeo et notre maison-mère Murmuration : de nos premiers pas vers le télétravail dans le train à ce que cette flexibilité nous apporte. Puis, il ouvrira sur l’impact global du télétravail, tentant d’apporter quelques nuances.

Profiter du télétravail pour prendre le train

Le train pour aller plus loin : la Grèce

Notre déclic, c’était la Grèce. En 2022, l’équipe d’ingénieurs de Murmuration a été conviée à un consortium à Athènes. Nous y sommes allés en avion et avons décidé de tester le retour en train et en ferry. Nous n’avions encore jamais passé le cap du voyage sans avion pour un trajet aussi lointain. C’était aussi l’occasion de rester plus longtemps pour tester ce qu’on appelle le teletravel : une expérience unique d’un mois mêlant vacances et télétravail !

Rester un mois en Grèce nous permet non seulement de profiter de belles découvertes culturelles, mais aussi d’accéder à de nouvelles opportunités commerciales. Nous avons aussi pu observer les initiatives de préservation de l’environnement et de tourisme durable mises en place en Grèce.

En bref, des souvenirs inoubliables, un séjour enrichissant sur le plan professionnel et personnel, des collègues plus soudés que jamais et surtout… Une envie de continuer l’aventure de voyage sans avion !

L’itinéraire sans avion :

Nous avons opté pour un itinéraire combinant le ferry de Patras (Grèce) à Ancône (Italie), suivi de trains d’Ancône à Toulouse. L’avantage est que nous avons pu profiter de ces 3 jours de voyage pour faire du télétravail dans le train et pour visiter Ancône et Milan.

A la suite de ce voyage, nous avons calculé notre empreinte carbone et avons un peu déchanté… Si le train s’avère imbattable, l’impact environnemental du ferry est plus difficile à évaluer car il y a trop de variables à prendre en compte : l’âge du bateau, la durée de la traversée, le transport de sa voiture personnelle, l’utilisation d’une cabine, du restaurant et des autres services du ferry…

Toulouse – Athènes : calcul de l’empreinte carbone et comparaison avion / ferry

Pour calculer l’empreinte carbone de notre trajet, nous avons utilisé le simulateur de Bon Pote qui a l’avantage de proposer un petit article permettant de mieux comprendre les résultats obtenus.

Le saviez-vous ?

Objectif 2 tonnes

L ’Accord de Paris, indique que nous devons limiter “l’élévation de la température moyenne de la planète nettement en dessous de 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels”. Pour cela, il nous faudrait réduire nos émissions de gaz à effet de serre, notamment en passant à 2 tonnes équivalent [latex]CO_{2}[/latex] par an et par habitant d’ici 2050 (en 2023, un Français moyen émet 9,5 tonnes [latex]CO_{2}[/latex] d’après 2tonnes.)

L’aller : en avion336kg de [latex]CO_{2}[/latex] par personne
Avion deToulouse à Athènes – Source : Bon Pote

Soit pour un aller simple :

  • 17% du budget [latex]CO_{2}[/latex] annuel
  • 336kg de [latex]CO_{2}[/latex] par personne
Le retour : ferry + train 903,9g de [latex]CO_{2}[/latex] par personne
Comparateur Ferry télétravail
Ferry de Patras (Grèce) à Ancône (Italie)900kg de [latex]CO_{2}[/latex] / personne – Source : Bon Pote

Le train : 3,9kg de [latex]CO_{2}[/latex] / personne (1630km)

  • Ancône → Milan (environ 4h00) : 1,5kg de [latex]CO_{2}[/latex] / personne (612km)
  • Milan -> Lyon (4h50) : 1kg de [latex]CO_{2}[/latex] / personne (430km)
  • Lyon → Toulouse (4h00) : 1,4kg de [latex]CO_{2}[/latex] / personne (588km)

(source ADEME)

Soit pour un aller simple :

  • 46% du budget [latex]CO_{2}[/latex] annuel
  • 903,9kg de [latex]CO_{2}[/latex] par personne

Ces chiffres ne sont qu’une estimation mais démontrent que le ferry n’est pas l’option la plus écologique pour des voyages sans avion… D’autant plus que nous n’avons pas calculé l’empreinte carbone du trajet en bus qui nous a permis d’atteindre le port de Patras pour prendre le ferry… Ces chiffres ne prennent pas non plus en compte l’éventuel dérangement de la faune marine que peuvent faire ces bateaux et qu’il serait important de prendre en compte. Plus de détails sur les difficultés du calcul de l’empreinte carbone du ferry ici.

Par contre, ce qu’on relève de cette expérience, c’est que le train est imbattable ! Il émet 3 à 50 fois moins de [latex]CO_{2}[/latex] que l’avion (selon le type de train…).

Cet expérience en Grèce a été un véritable déclic pour nous. Depuis, nous avons effectué nos déplacements professionnels en Europe exclusivement en train : Valencia, Bonn, Genève… et même la Norvège !

Remarque sur le train

Les émissions de [latex]CO_{2}[/latex] des trains diffèrent en fonction du mode de production d’électricité de chaque pays. Par exemple, en Allemagne, la majorité de l’électricité est produite grâce à la combustion du charbon, alors qu’en France la majorité de l’électricité est produite dans les centrales nucléaires (énergie décarbonée). Ainsi, les déplacements en train à l’étranger peuvent être plus polluants qu’en France. Ces différences ne sont pas prises en compte dans le simulateur de l’ADEME que nous avons utilisé. En savoir plus ici.

Le train pour aller plus loin : la Norvège

En 2023, après les résultats moyennement concluants du teletravel en Grèce en ferry, nous avons eu envie de tester l’aventure 100% en train et en télétravail… Jusqu’à Bergen en Norvège.

Itinéraire train Norvège télétravail
Notre trajet en train Toulouse → Bergen © Murmuration

Toulouse – Bergen : calcul d’empreinte carbone et comparaison avion / train

En avion : 32% du budget annuel, 635kg de [latex]CO_{2}[/latex] par personne
Comparateur Avion - télétravail
Avion de Toulouse à Bergen (Norvège) / Aller-retour – Source : Bon Pote

Pour l’aller-retour :

  • 32% du budget annuel
  • 635 kg de [latex]CO_{2}[/latex] par personne
En train : 0.9% du budget annuel, 17,5kg de [latex]CO_{2}[/latex] par personne

ALLER : 3 jours de voyage

  • Toulouse → Paris (4h00)  : 1,9kg de [latex]CO_{2}[/latex] / personne (590km) 
  • Paris → Karlsruhe (2h30) :  1,3kg de[latex]CO_{2}[/latex] / personne (445km)
  • Karlsruhe → Hambourg (5h30) : 1,5kg de[latex]CO_{2}[/latex] / personne (517km) 
  • Hambourg → Copenhague (5h00) : 1,2kg de [latex]CO_{2}[/latex] / personne (290km) 
  • Copenhague → Göteborg (4h00) : 0,8kg de [latex]CO_{2}[/latex] / personne (228km) 
  • Göteborg → Oslo (3h30) : 0,6kg de [latex]CO_{2}[/latex] / personne (256km)
  • Oslo → Bergen (7h30) : 1,1kg de [latex]CO_{2}[/latex] / personne (304km)

RETOUR : 3 jours de voyage

  • Bergen → Oslo (7h30) : 1,1kg de [latex]CO_{2}[/latex] / personne (304km)
  • Oslo → Göteborg (3h30) : 0,6kg de [latex]CO_{2}[/latex] / personne (256km)
  • Göteborg → Copenhague (4h00) : 0,8kg de [latex]CO_{2}[/latex] / personne (228km) 
  • Copenhague → Hambourg (5h00) : 1,2kg de [latex]CO_{2}[/latex] / personne (290km) 
  • Hambourg → Cologne (4h00) : 1,1kg de [latex]CO_{2}[/latex] / personne (356km) 
  • Cologne → Paris (4h00) : 1,3kg de[latex]CO_{2}[/latex] / personne (405km) 
  • Paris → Toulouse (4h00)  : 1,9kg de[latex]CO_{2}[/latex] / personne (590km) 
Remarque sur le train

Ces chiffres ont été calculés avec le comparateur de l’ADEME. Le calcul a été fait par rapport au nombre de kilomètres, ce qui explique pourquoi c’est le train Toulouse → Paris qui est le plus émetteur. Comme vu précédemment, si le calcul avait pris en compte le type d’énergie produite pour faire fonctionner ces trains, les trains allemands auraient probablement été plus émetteurs de [latex]CO_{2}[/latex]. Ces chiffres sont donc à manier avec précaution. Ceci étant dit, Toulouse → Bergen en train reste largement plus sobre que Toulouse → Bergen en avion.

Si vous voulez en savoir plus, suivez-nous sur Instagram et LinkedIn où nous partageons du contenu autour du télétravail dans le train ! On a aussi un podcast où nous partageons nos aventures en train !

Maintenant que nous avons vu de façon factuelle les avantages du train par rapport à d’autres modes de transport, voyons ce que nouveau dispositif de travail peut apporter aux salariés et aux entreprises !

Le télétravail dans le train : des retours positifs

Les 3 avantages du télétravail dans le train pour les salariés

  • 1 : Une économie de jours de congés

Télétravailler dans le train, pour rentrer chez sa famille le week-end par exemple, permet de passer plus de temps sur son lieu de villégiature !

Au lieu de partir du vendredi soir au dimanche soir, le télétravail dans le train permet de partir en décalé. Par exemple, du jeudi soir au lundi matin. En plus de profiter plus longtemps de son séjour et de bénéficier de tarifs avantageux en dehors des heures de pointe, cela permet de diffuser les flux de voyageurs qui sont habituellement concentrés sur les mêmes horaires.

  • 2 : Et donc un accès facilité au train

Cela rejoint le point précédent. En partant en semaine, on économise sur ses billets ! 

On ne vous apprend rien mais les tarifs du vendredi soir et du dimanche sont souvent deux fois plus chers qu’en période creuse… Voyager en train est plus accessible lorsque l’on est flexible sur ses jours et heures de départ. 

  • 3 : Une plus grande motivation au travail

Nous avons fait un petit sondage au sein de l’équipe : 

-Meilleur équilibre vie au travail / vie personnelle avec un emploi du temps plus flexible

-Plus de confiance et de responsabilité : laisser ses salariés télétravailler dans le train (et depuis n’importe où d’ailleurs), démontre une certaine confiance pour accomplir des tâches de façon autonome.

-Réduction du stress : stress des heures de pointe, stress des transports bondés… 

-Création de nouvelles opportunités de voyage : cela permet d’ajouter des jours de vacances à ses déplacements professionnels

Les 3 avantages du télétravail dans le train pour les entreprises


“Nos collaborateurs en profitent pour rentrer chez leurs familles ou partir en long week-end. Ils profitent de plus de jours sur place et de tarifs plus bas en partant hors des heures de pointe. On a même remarqué que ces heures dans le train renforcent la cohésion d’équipe en plus de la motivation à l’idée d’œuvrer ensemble pour un futur plus durable !”

Cathy Sahuc, COO de Murmuration

  • 1 : Baisser son empreinte carbone

Dans notre cas, nous avons fait un simple calcul. En 2022, nous avons effectué 20 déplacements professionnels à Paris. Si ces déplacements avaient été effectués en avion depuis Toulouse, cela aurait généré 5,96 tonnes de [latex]CO_{2}[/latex] (cet exemple est d’autant plus pertinent que la ligne Toulouse -> Orly est la plus empruntée d’Europe). En optant pour le train, l’émission de [latex]CO_{2}[/latex] est réduite à seulement 192 kilos de [latex]CO_{2}[/latex] (selon les données de l’ADEME). Pour rappel, l’Accord de Paris, indique que notre objectif pour limiter l’élévation de la température moyenne de la planète en dessous de 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels est d’atteindre une émission annuelle de 2 tonnes de [latex]CO_{2}[/latex] par personne.

  • 2 : Fidéliser ses employés

Prenons le cas de Solène, responsable commerciale chez Flockeo. Elle est la seule de l’équipe à habiter à Lyon et vient nous voir 1 semaine tous les deux mois. Non seulement elle peut travailler dans le train pour venir à Toulouse mais en plus, elle peut combiner ce voyage d’affaires avec des déplacements personnels (aller voir des amis qui habitent près de Biarritz par exemple). Elle réduit ainsi ses émissions de [latex]CO_{2}[/latex] puisque ce n’est qu’un seul voyage. C’est grâce à ces avantages qu’elle peut continuer à travailler pour Flockeo depuis Lyon.

  • 3 : Soigner sa marque-employeur

Quel meilleur argument de recrutement que de dire qu’on peut travailler depuis le lieu de son choix et même à l’étranger pour une durée d’un mois par an… ?

Dans le train ou à la maison, nous avons largement testé le télétravail… et approuvé ! Toutefois, nous pouvons nous demander s’il n’y aurait pas des effets rebonds à cette nouvelle façon de travailler ? Est-ce vraiment si bénéfique que ça ? Pour vous, on a mené notre petite enquête dans cette 3ème partie d’article !

Quelques nuances sur l’impact du télétravail

Il est indéniable que le télétravail présente des avantages environnementaux en ce qui concerne le trajet domicile → travail. Selon l’ADEME, le télétravail permet de réduire les déplacements de 69 %. 271 kg eq[latex]CO_{2}[/latex] sont alors réduits chaque année et par jour de télétravail hebdomadaire.

Toujours selon l’ADEME, 70% des français vont au travail en voiture. Télétravailler 3 jours par semaine permettrait de réduire de 58 % les particules fines liées à ces trajets. 

Toutefois, l’impact du télétravail sur l’environnement reste à nuancer avec des effets rebonds encore difficiles à calculer.

Zoom sur Murmuration

Murmuration, la maison-mère de Flockeo est un bureau d’études en environnement. Nous avons voulu calculer l’impact du télétravail sur la pollution atmosphérique. Nos ingénieurs ont ainsi développé un modèle de machine learning pour modéliser l’impact des activités humaines (y compris du tourisme) sur la qualité de l’air en France. Les résultats montrent qu’un jour de télétravail supplémentaire permettrait d’obtenir une diminution de la concentration en NO2 (un polluant atmosphérique qui a des effets néfastes sur la santé) de l’ordre de -6% en moyenne sur la période février 2019 – octobre 2022.

Pour plus d’informations, vous pouvez contacter Murmuration à l’adresse contact@murmuration-sas.com.

Une surconsommation d’énergie à domicile ?

Avons-nous bien fait une économie d’énergie, ou la consommation s’est-elle juste déplacée du lieu de travail au domicile ? 

L’Agence Internationale de l’Énergie (IEA) précise que le télétravail entraînerait une surconsommation d’énergie à domicile : plus de chauffage en hiver, plus de climatisation en été, plus de consommation d’électricité, etc. Consommons-nous plus d’énergie pour chauffer des bureaux pour 20-50 personnes que 20-50 appartements et maisons ? Difficile de savoir, il y a tellement de variables à prendre en compte.

Mais bonne nouvelle ! D’après un article récent de l’ADEME (23 juin 2023), “les économies d’électricité réalisées dans les bureaux du fait de l’absence d’une partie des salariés en télétravail (éclairage, ordinateurs) apparaissent relativement faibles. Toutefois, lorsque le télétravail s’accompagne de la fermeture des bureaux pendant au moins une journée, les gains d’énergie (chauffage, ventilation…) peuvent atteindre 20 à 30 %. Autre bonne nouvelle. Ces économies d’énergie se répercutent peu au domicile des télétravailleurs. « L’effet rebond » lié à une hausse des consommations d’énergie dans les logements des salariés ne dépasse pas 3,5 % à 7 %.”

Davantage de pollution numérique ?

D’après un rapport de 2019 du Shift Project, le numérique serait responsable de 4% des gaz à effet de serre. Le télétravail pourrait faire augmenter ce chiffre. 

Pour télétravailler, nous avons besoin de plus de matériel informatique et faisons plus de visioconférences et d’échanges numériques de manière générale (mail, slack, etc.). D’après le rapportCaractérisation des effets rebond induits par le télétravail” de l’ADEME (2020), l’empreinte numérique du télétravail pourrait diminuer de 31 % les bénéfices liés au travail à domicile…

Pour un numérique plus responsable, voici quelques recommandations de l’ADEME

  • Eviter la vidéo, préférer l’audio : éteindre sa webcam en réunion
  • Préférer la WIFI à la 4G 
  • Eviter les pièces jointes de mail, préférer les plateformes comme Klip 
  • Privilégier des hébergeurs responsables pour son site web ou son adresse mail 
  • Éviter les Cloud et les Drive, privilégier les espaces de stockage internes (paradoxalement, plus les ordinateurs sont récents, plus leurs espaces de stockage sont faibles…) 
  • Ranger régulièrement ses mails, son Cloud, son stockage interne… 

Pour plus d’astuces, nous vous recommandons cet épisode de notre podcast Le Vert à Moitié Plein :

De nouveaux déplacements ?

Le temps libre économisé viendrait créer de nouveaux déplacements pour les loisirs. Si ces nouveaux déplacements sont faits en voiture, alors le bilan carbone d’une journée de télétravail s’alourdit. Le trajet domicile → travail bien que moindre, peut également être rallongé dans le cas où la personne déménage plus loin de son lieu de travail, d’une grande ville à la campagne par exemple. 

Outil très intéressant : l’ADEME a mis en place une calculatrice permettant de mesurer votre impact transport pour savoir comment l’atténuer avec le télétravail. On peut notamment découvrir le [latex]CO_{2}[/latex] que l’on économise à l’année en faisant du télétravail. 

Comparateur télétravail
Calculatrice de l’ADEME

En tant qu’entreprise du tourisme, nous sommes fréquemment amenés à nous déplacer. Se questionner sur les mobilités nous semble important et constitue un élément fort de notre démarche RSE. 

De plus, nous adoptons le télétravail de façon flexible. Pour cela, il nous semblait important de nous renseigner sur l’impact global du télétravail. 

Le télétravail dans le train, tout comme le télétravail plus globalement, a des avantages indéniables sur l’environnement et sur notre qualité de vie au travail. Comme pour toute chose “durable”, l’objectif reste de maximiser les avantages environnementaux tout en travaillant à réduire ses impacts négatifs. 

Bibliographie 

Articles :

Outils :