Alma de CASA CHIN nous propose son témoignage sur la situation actuelle. Casa Chin est une maison d’hôte dans le Val d’Aran en Espagne. Maison aranaise, rénovée du 17ème siècle avec une architecture organique durable, elle propose également des services de sauna, massages, yoga, méditation, randonnée et visite du patrimoine médiéval, tout au long de l’année.

Quel est l’impact du Covid-19 sur votre vie quotidienne? Comment gérez-vous la situation?

La peur, le doute et l’apathie sont des attitudes que je rencontre quotidiennement. La peur de la maladie, la peur de la mort, la peur du futur (incertitude), l’art et le bénévolat facilitent mon quotidien. 
Les projets pour l’année 2021, les nouvelles impulsions et le soutien des personnes qui suivent nos travaux sont des sources de lumière qui facilitent la vision de l’avenir.

Avez-vous été témoin d’actes de solidarité autour de vous?

Val D’aran, Espagne

Nous vivons dans une petite ville, Betren, située dans une vallée des Pyrénées, dans le Val d’Aran, où 80% de la population vit du tourisme. La solidarité entre nous se reflète dans l’échange quotidien qui se reflète humblement dans les questions : «Comment vas-tu?» ou “Si vous avez besoin de quelque chose, dites-le-moi.”

D’autre part, il y a aussi dans cette période un appel à construire ensemble des projets dans le présent basés sur le troc par exemple, ce qui éloigne de nos esprits des pensées négatives et non fructueuses pour la santé et la vie économique.
Mais par dessus tout, je souligne que le fait d’échanger autour d’un café comme le nôtre est très important dans la vie quotidienne. Nous ferons évoluer notre structure vers des nouvelles façons de faire.

Pensez-vous que la situation actuelle aura un impact à long terme sur l’état d’esprit et les façons de faire des gens?

Casa Chin Guesthouse

Je crois que tout ce que nous vivons a un impact à long terme. Il suffit de voir l’évolution des technologies de communication ces derniers
mois. Les protocoles sanitaires des derniers mois nous empêchent de déménager de la commune ou de la province, ou de rentrer chez nous à une certaine heure et je crois que la limitation du mouvement éveille l’envie de voyager, de se sentir libre : marcher sans masque, respirer, sentir différentes odeurs, profiter des textures à l’aide de ses mains,… On en prend beaucoup plus conscience.


Je ne pense pas qu’il y aura de grands changements pour les humains puisque nous savons très bien que nous n’apprenons pas si facilement à cause des choses qui arrivent.

Ce que je crois, c’est qu’il y aura un changement dans la façon de vivre avec la nature. Je veux croire qu’elle sera encore plus valorisée pour la
santé mentale, physique et émotionnelle des humains. Et nous ferons partie de ce changement, avec différentes manières de proposer un tourisme durable.

Avez-vous un message spécifique à partager avec la communauté?

Chaque crise veut nous apprendre quelque chose. La pandémie est une crise qui pour la première fois dans l’histoire de l’humanité affecte la
planète entière sans exception, elle veut aussi nous rappeler ce que nous avons oublié : Être sincère et honnête avec soi-même, savoir reconnaître ce dont on a besoin, savoir le demander et… Construire avec les autres est le seul moyen d’avancer.


Le tourisme durable est «un tourisme qui suit les principes de durabilité, minimisant l’impact sur l’environnement et la
culture locale , tout en contribuant à générer des revenus et des emplois pour la population locale».
Allons-y!

Voyageur, le chemin
C’est les traces de tes pas
C’est tout; voyageur,
il n’y a pas de chemin,
Le chemin se fait en marchant
Et quand tu regardes en arrière
Tu vois le sentier que jamais
Tu ne dois à nouveau fouler

Antonio Machado